Les tarifs versés aux médecins qui font des traitements de procréation assistée dans des cliniques privées seront amputés de 35 pour cent, a appris La Presse Canadienne.
Au lieu de 7100 $ par cycle de fécondation, la Régie de l'assurance maladie du Québec paiera 4600 $ à partir de janvier prochain, a indiqué le cabinet du ministre de la Santé, Yves Bolduc.
Cette révision à la baisse a été décidée à la suite de négociations entre une firme indépendante, mandatée par le ministère, et la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ).
Le programme de remboursement des traitements de fécondation in vitro (FIV) a été inauguré en août 2010. À ce moment, le ministère de la Santé avait convenu qu'une analyse de la tarification serait effectuée après une première année d'activité.
Le cabinet de M. Bolduc a indiqué que cette révision aurait pu être à la hausse ou à la baisse.
Mais l'examen des coûts d'exploitation des cliniques de procréation assistée a notamment révélé que l'augmentation de la demande, grâce à la mise en place du programme, permettait des économies d'échelle.
L'attachée de presse Natacha Joncas-Boudreau a affirmé vendredi dernier qu'il était difficile de prévoir quels étaient les coûts des traitements, ce qui nécessitait une réévaluation effectuée cet automne.
«C'est sûr que c'était certainement difficile d'évaluer au départ parce que c'était tellement innovateur, a-t-elle dit. Il a quand même été avisé de prévoir une révision dès le début.
«La vérification qui a été faite, c'est vraiment sur l'ensemble des coûts, des dépenses, des frais d'opération qui étaient attribuables à la prestation de ces services.»
En juillet dernier, au terme de la première année du programme, 4635 cycles de FIV avaient été effectués.
En 2014-15, lorsque le programme aura été complètement déployé, le ministère de la Santé prévoit le remboursement de 7000 FIV par année. Dès 2016, 4800 de ces interventions se feront dans le réseau public de la santé.
Le président de la FMSQ, Gaétan Barrette, a déclaré lundi qu'il a accepté de revoir la rémunération à la baisse par souci d'équité envers ses membres.
«J'ai la responsabilité que tout le monde ait un traitement équivalent», a-t-il dit.
M. Barrette a expliqué que le tarif versé aux obstétriciens et gynécologues était «démesurément élevé par rapport à son coût réel», ce qui rendait sa réduction nécessaire.
«Tout le monde aurait revendiqué le même avantage et là on serait tombé dans la cacophonie», a-t-il dit.
Selon la FMSQ, le ministère de la Santé a mis en place le programme dans la précipitation, il y a un an, et c'est à la demande du regroupement de médecins qu'une clause prévoyait la renégociation des tarifs.
«Certains médecins, particulièrement ceux qui sont concernés par le privé, ont été déçus de voir qu'il y a eu une révision à la baisse, a dit M. Barrette. Les autres médecins, qui eux sont dans le (réseau) public, sont satisfaits de mes actions parce qu'elles ont été basées sur l'équité inter-membres.»
Le Groupe Opmédic, qui exploite deux des six cliniques privées de fertilité au Québec, a enregistré une forte progression de ses profits au cours de son plus récent exercice complété en novembre dernier.
Les revenus de l'entreprise ont bondi de 55 pour cent, durant la dernière année, en raison de l'entrée en vigueur du programme de remboursement des traitements de procréation assistée. Ses profits ont presque triplé pour s'élever à 5,8 millions $.