La transformation de l'aluminium a reculé depuis cinq ans. L'industrie veut remettre le train sur les rails en participant à des projets comme l'électrification des transports et la construction de ponts.

Lundi, un nouveau regroupement est né à cette fin. La Grappe industrielle d'aluminium du Québec (GIAQ) a été lancée lors de la Conférence internationale de l'aluminium Canada.

L'organisme affrontera un défi de taille. En 2007, 800 000 tonnes servaient à fabriquer des produits finis au Canada. Depuis ce temps, deux installations de laminage ont fermé leurs portes et des radiations ont été faites.

«Maintenant, nous importons de la feuille d'aluminium alors que nous sommes capable d'en produire, regrette Luc Roby, PDG de la Grappe. Peut-on réintroduire un laminoir dans le système ?»

De façon plus large, une meilleure utilisation de l'aluminium fait l'objet de débats depuis longtemps. Le Canada est troisième producteur mondial, ayant fabriqué trois millions de tonnes en 2010. Environ 90% provenaient du Québec. Cependant, les résultats se font attendre en matière de transformation.

«Ça fait quelques années que l'industrie veut avoir une meilleure coordination pour mieux vendre notre aluminium et le transformer davantage, reconnaît M. Roby. Il faut bien représenter auprès des donneurs d'ordres […] dans la construction et les transports.»

Pourtant, le métal gris compte des atouts majeurs comme la légèreté, dit Luc Roby. L'électrification des transports en bénéficierait, ainsi que le secteur automobile qui doit alléger les voitures.

Les infrastructures seraient aussi mieux construites en y intégrant de l'aluminium, croit M. Roby. «Souvenez-vous du paralume qui est tombé [au tunnel Viger à Montréal]. C'était en béton. Un matériau plus léger comme l'aluminium peut donner le même rendement. Il faut mettre le bon matériau au bon endroit. L'aluminium est un atout, au Québec, pour prendre une place dans ces secteurs-là.»

Le secteur cherche aussi à polir l'image de son produit. Notamment pour s'attaquer à la perception que l'aluminium est mou parce qu'il sert à faire des canettes de boissons gazeuses.

La Grappe veut aussi protéger les créneaux où l'aluminium est bien présent.

«Bombardier utilise plusieurs millions de livres pour fabriquer ses fuselages et des pièces, indique Luc Roby. Les matériaux composites essaient toutefois de prendre des parts de marché.»

L'organisme prévoit enfin de faire le bilan de ses activités de façon régulière. «Nous devons être capables de voir le rendement à chaque année à l'aide d'indicateurs et aussi de faire une évaluation sur cinq ans», conclut M. Roby.