GOLD and PETROL in GASPESIE.$$If there is a Eldorado québécois of 21e siècle in Gaspésie? Appalache will be in a strong position to benefit from it.
Du pétrole en Gaspésie ?
L’Alberta, avec ses importantes réserves de pétrole, n’a qu’à bien se tenir! Voici que la Gaspésie fait depuis quelques années l’objet d’une convoitise grandissante pour son potentiel d’énergie pétrolière et gazière. C’est ce qui incite Michel Malo, géologue au centre de recherche Eau, Terre et Environnement de l’INRS (Institut national de la recherche scientifique), à consacrer la majeure partie de ses recherches à l’étude des possibilités d’exploitation des hydrocarbures en Gaspésie.
Pourquoi en Gaspésie ? Cet te région est un bassin de roches sédimentaires. Or, explique M. Malo, « les réservoirs qui permettent de piéger les hydrocarbures, qu’ils soient sous forme liquide (le pétrole) ou gazeuse (le gaz naturel), sont toujours constitués de roches sédimentaires. En effet, lorsque qu’elles sont poreuses, ces roches sont comme des éponges elles peuvent contenir des hydrocarbures et constituer des réservoirs sous la surface ». Mais encore faut-il que ces réservoirs soient remplis ! Pour former du gaz ou du pétrole, il faut des roches qui contiennent de la matière organique. De plus, cette matière doit avoir été chauffée convenablement par la chaleur venant de l’intérieur de la Terre pour qu’elles aient expulsé le gaz et le pétrole qu’elles contenaient. Si la température du four terrestre est trop élevée ou que la cuisson dure trop longtemps, le gâteau est raté le pétrole et le gaz naturel sont détruits.
On sait déjà qu’il y a de la matière organique dans les roches gaspésiennes et que certaines, de type calcaire, peuvent constituer des bons réservoirs d’hydrocarbures sous la surface. Un des projets de Michel Malo est d’évaluer si ces roches ont pu produire du gaz et du pétrole. À cette fin, il établira une carte indiquant les propriétés géochimiques des roches de l’ensemble du territoire gaspésien, ce qu’il fera en collaboration avec Stéphanie Roy, étudiante au doctorat, et Rudolf Bertrand (pétrologiste et géochimiste organicien à l’INRS). Cette cartographie sera complétée par des relevés de la densité des roches et de leurs propriétés magnétiques.
Un autre projet de Michel Malo vise à mieux comprendre la nature et la géométrie des réservoirs d’hydrocarbures. Il a donc entrepris de visiter deux grandes chaînes de montagnes européennes, les Alpes et les Pyrénées. « Lors qu’une chaîne de montagnes se forme, explique-t-il, les strates de roches se plissent et c’est précisément à ce moment que se forme la structure rocheuse qui peut cacher en son sein un réservoir d’hydrocarbures. Dans les Alpes et les Pyrénées, on peut observer ce type de structures à la sur face. Je les étudie pour me faire une image en trois dimensions de ce que l’on cherche sous la surface en Gaspésie.»
Outre le pétrole et le gaz naturel, le sous-sol de la Gaspésie pourrait nous réserver une autre surprise : des gisements d’or! En tant que géologue, Michel Mato s’intéresse également aux gisements de minéraux piégés dans les roches sédimentaires. Il est notamment le cofondateur de DIVEX (Diversification de l’exploration minérale au Québec), un réseau d’une trentaine de chercheurs en sciences de la Terre en quête de nouveaux gisements de minéraux sur l’ensemble du territoire québécois. Dans ce réseau financé par Valorisation-Recherche Québec, le projet qui occupe M. Malo vise à évaluer la possibilité de trouver en Gaspésie de l’or disséminé dans les roches sédimentaires. Pour l’instant, les résultats de ses recherches indiquent que tous les ingrédients géologiques sont réunis dans le sud-ouest de la Gaspésie pour former un gisement d’or comme ceux du Nevada. Pétrole, gaz naturel, or et si la Gaspésie devenait l’Eldorado québécois du 21e siècle?
François Dion Revue Décourvrir janvier-février 2006