Médicago explorerait des antibactériens et des antLes restes des crabes des neiges posséderaient des propriétés antimicrobiennes qu’étudient les biochimistes.
Chaque année, des tonnes de crabes des neiges prennent le chemin du dépotoir… Mais ce qui est déchet pour le transformateur est devenu trésor pour les scientifiques.
En 2004, Lucie Beaulieu, biochimiste qui travaillait à Gaspé, obtient le curieux mandat d’accorder une seconde vie aux déchets du crabe des neiges…Il faut donc trouver de nouvelles idées pour rentabiliser le crabe des neiges…
La spécialiste des protéines a donc décidé de partir à la recherche de celles qui se terrent dans les carapaces inutilisées… Elles broie donc un premier lot de carcasses et, en mettant le liquide obtenu en présence de bactéries, elle constate que c’est l’hécatombe : le crabe des neiges possède donc des propriétés microbiennes.
Les industries flairent le potentiel du crabe des neiges et du soya, comme en témoigne la participation financière d’Eurodia et de sa filiale Ameridia, une entreprise européenne spécialisée dans la séparation. MÉDICAGO, Soylutions, des entreprises de la Vieille Capitale ( Québec), et Grap,Sud, une société française, croient également y trouver leur compte en investissant.
« Dans cinq ans, l’industrie va utiliser ce procédé», estime Laurent Basinet.
Les séparations plus fines des protéines du crabe permettront de distinguer si les propriétés anticancérigènes, antibactériennes et autres qui ont été observées par Lucie Beaulieu et ses collègue sont le fait d’une seule molécule ou de plusieurs protéines qui agissent de concert.
« Dans la mer, le crabe doit se protéger contre des bactéries marines pour ne pas tomber malade… C’est donc logique qu’on en trouve ! » précise-t-elle. Les antimicrobiens naturels du crabe pourraient un jour servir d’additifs dans les fruits de mer et assurer leur conservation. « Ce serait beaucoup plus santé que le sel dans les charcuteries», ajoute la chercheuse.
« Dans le crabe des neiges, nous avons sorti des fractions anticancéreuses par hasard», ajoute Lurent Basinet avec enthousiasme. « Nous en sommes aux balbutiements, on a créé un créneau de valorisation pour un sous-produit dont on n’imaginait pas le potentiel!»
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