une seule journée, soixante et douze onces d'or
Nous, soussignés, Joseph Poulin et Féréole Poulin,
de la paroisse de Saint-François, cultivateurs, anciens
mineurs, déclarons solennellement que nous avons
recueilli, en l'année de Notre-Seigneur, mil huit cent
soixante et trois, sur le lot numéro 19 de la concession
" De Léry," aidés de Jean Poulin et de Narcisse Ro-
drigue, en lavant l'alluvion aurifère au moyen de plats
de ferblanc, dans une seule journée, soixante et douze
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onces d'or, et nous faisons cette déclaration solennelle,
la croyant consciencieusement vraie, et en vertu de
l'acte passé dans la trente-septième année du règne de
Sa Majesté, intitulé : " Acte pour la suppression des
serments volontaires et extra judiciaires."
. En foi de quoi nous avons signé. • '
Joseph Poulin.
>.v* FéRÉOLR PouLiN.
Assermenté devant moi, à Saint-
'¦-i François, Beauce, ce vingt-
3 unième jour de décembre, mil
huit cent quatre-vingt.
. > - - • p. Bélangek, J. p.
' '^ (Vraie copie)
¦y:
¦-¦¦'':rm.- VIII ^ \ ¦¦
C'est du jour où les Messieurs Poulin découvrirent
leur riche daim que date cette fièvre de l'or qui envahit
tout le monde en ce temps-là. Des centaines de per-
sonnes accourues des Etats-Unis et de l'Europe, se
ruèrent alors sur les bords de la Gilbert, et des profits
immenses furent réalisés, dans un court espace de temps,
sur les lots numéros 16, lï, 18, 19, 20 et 21 de la con-
cession " De Léry."
Un géologue français, M. A. Michel, charge de faire
des observations minéralogiques sur les lieux occupés
par les mineurs d'alors, et sur toute la division aurifère
de la Chaudière, faisait en 1866 à Sir W. E. Logan le
rapport suivant :
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*' Quand on considère que l'existence de l'or d'alluvion
*' sur toute l'étendue du Bas-Canada a été parfaitement
** démontrée, que de riches dépôts ont été constatés sur
*' les rivières Chaudière, Gruillaume ou Des Plantes,
" Touffe de Pins ou Grilbert, Famine ou Du Loup, on
*' peut raisonnablement supposer, surtçut quand on
" songe combien restreintes ont été les recherches, qu'il
*' existe dans d'autres localités des dépôts aussi riches
*' que ceux de la Chaudière. La question est de savoir
** si ces riches dépôts sont seulement distribués dans les
*' lits des rivières, sur leurs rives et leurs bas-fonds. Il
" est bien connu que dans les Andes de l'Amérique
*' équatoriale et en Californie l'or d'alluvion a été
" exploité avec succès dans les flancs des montagnes,
*' sur les plateaux élevés, tandis qu'en Australie le pré-
** cieux métal abonde dans les vallées comme dans les
" cours d'eau actuels. Il y a un vaste champ d'ouvert
" à l'exploration dans le Bas-Canada, où jusqu'à présent
" la recherche de l'or n'a été faite qu'avec de petits
" capitaux, par des particuliers. Le résultat a été que
" les travailleurs ont été découragés par les difficultés
" et les obstacles qu'ils ont rencontrés, et ils n'ont
*' cherché l'or que dans les lieux oii il était facile de
" l'obtenir sans beaucoup de frais. Néanmoins les résul-
" tats des essais faits en 1851 et 1852 sur la rivière Du
" Loup, près de sa jonction avec la Chaudière, ainsi que
" ceux obtenus par M. le Dr J. Douglass sur les rivières
" Des Plantes et Grilbert, autoriseraient des essais sur
** une vaste échelle. Ces essais requerraient, il est
" vrai, des travaux préparatoires très dispendieux.
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