Annoncé par Jean Charest au cours de la campagneélectorale de 2008, le Plan Nord permettra la réalisationd'investissements privés de 50 milliards $, a appris le Journal deQuébec.
La ministre des Ressources naturelles, NathalieNormandeau, en fera l'annonce officielle au cours d'une conférence depresse prévue en avril.
Le gouvernement a, depuis des mois,plusieurs projets majeurs dans ses cartons. Des multinationales tellesGoldCorp, Arcelor Mital et le fabricant indien des automobiles Tata sontprêts à lancer plusieurs projets miniers de très grande envergure dansles secteurs des monts Otish, du mont Wright et de Kuujjuaq.
Desinvestisseurs chinois ont, de leur côté, au moins 10 milliards $ àinvestir dans un projet de mine de fer au Nunavik, en partenariat avecAdriana Ressources. Les Chinois sont aussi actifs dans l'acquisition deminéraux rares.
En présentant son budget, jeudi, le ministre desFinances, Raymond Bachand, a donné une bonne idée de ce que sera le PlanNord. Il n'en a pas dévoilé trop pour ne pas couper l'herbe sous lepied de sa collègue Normandeau, qui pilote ce dossier avec le premierministre lui-même.
Mme Normandeau a confié récemment à des prochesqu'elle appréciait, dans ce dossier en particulier, les qualités de«visionnaire» de Jean Charest. Elle aurait dit qu'il «voit où nousserons dans cinq ans».
Pour le moment, ce projet est, selon lespropres mots de la ministre, «une démarche, un nouveau paradigme» dedéveloppement économique.
Il s'établira sur trois axes :économique, touristique et environnemental. De vastes portions duterritoire au nord du 50e parallèle seront ajoutées au patrimoineenvironnemental mondial et conséquemment protégées.
Les touristeseuropéens étant friands de grands espaces, en particulier de la toundraquébécoise, le Plan Nord fera une place de choix aux aires protégées etaux zones d'activités récréotouristiques «environnementalementamicales».
Jean Charest a par ailleurs déjà déclaré qu'il comptaitfaire planter cent millions d'arbres sur la partie de ce territoire misà mal par l'industrie forestière.
Dans un premier temps, legouvernement investira dans les infrastructures, à compter de cetteannée : 278 millions $ pour prolonger la route 167 jusqu'aux montsOtish; 415 millions $ pour refaire la route 389 entre Baie-Comeau etFermont; 56,8 millions $ pour relier le Nunavik et 33 millions $ pourassurer la liaison entre Radisson et Kuujjuarapik.
Au total, legouvernement dépense 1,2 milliard $ en infrastructures diverses, et enparticulier dans la construction d'un port en eau profonde dans laBaie-James.
Une nouvelle ligne de chemin de fer de 850 kilomètresreliant le port de Sept-Îles au projet minier Millenium sera aussinécessaire à l'investissement de cinq milliards $ caressés par TataSteel.
La multinationale indienne a aussi des intérêtsmajoritaires dans la future ligne de chemin de fer DSO, Direct ShippingOre. Selon le Canadian Mining Journal, un des gisements visés par Tatacontient 64 millions de tonnes de fer pur à 58 %. À New Delhi, Tata arécemment annoncé vouloir produire quatre millions de tonnes de mineraifer à compter de 2012.
Hydro-Québec est aussi sur la ligne dedépart. Toujours avide de grands barrages, la Vieille Génératriceprévoit harnacher la majestueuse Caniapiscau, une rivière presquevénérée par les pêcheurs de salmonidés.