Radisson — Le premier ministre Jean Charest a reconnu hier qu'il doit redoubler d'efforts pour rallier les Québécois derrière le Plan Nord, son projet-phare avec lequel il espère catalyser le désir de changement lors de futures élections.
M. Charest a déclaré qu'il était conscient de l'importance de faire la promotion du Plan Nord, dont il s'est efforcé d'illustrer les retombées concrètes en amorçant une mission de trois jours sur le territoire visé par ce projet de développement économique.
L'ampleur du Plan Nord et son étalement sur 25 ans nécessitent des efforts de communication particuliers, a indiqué le premier ministre lors d'un point de presse. «C'est un projet qui est tellement gros, qui est tellement grand, sur longtemps, une longue période de temps, que ça exige qu'on communique ce que c'est, le Plan Nord, ce que ça amène comme bénéfices, ce que ça amène comme projets de développement, également pour qu'on puisse en bénéficier, a-t-il dit. Alors, moi, je suis très conscient de l'importance de porter le Plan Nord et d'aller vers les Québécois pour en parler.»
M. Charest a martelé qu'un emploi dans le nord du Québec en générait deux dans le sud. «L'idée de cette mission, c'est de brancher le sud et le nord, de donner une occasion aux entrepreneurs qui sont dans le sud, dans ce cas-ci de la Capitale-Nationale, de voir de leurs propres yeux et d'être en contact avec les projets qui sont dans le nord, pour pouvoir mesurer justement l'ampleur des projets et le rythme des projets, qui n'est pas le même que dans le sud», a-t-il dit.
«Le développement d'une mine, c'est une affaire de 20 ans, le développement d'un projet hydro-électrique, qu'on connaît bien au Québec, ça ne se fait pas au même rythme.»
Avec le maire de Québec, Régis Labeaume, et le ministre des Ressources naturelles, Clément Gignac, M. Charest dirige une mission composée de représentants de 25 entreprises de la grande région de la capitale qui souhaitent profiter des occasions d'affaires suscitées par le Plan Nord.
En septembre dernier, M. Charest avait affirmé que ce projet répondra aux aspirations de la population québécoise, qui a manifesté récemment un appétit pour un renouveau, notamment aux dernières élections fédérales. M. Charest a affirmé que le sort du Québec, tout comme le sien, est en partie rattaché au Plan Nord. «Le destin du Québec est en partie lié au Plan Nord, aussi, tellement le projet est gros, le territoire est grand, les ressources sont importantes», a-t-il dit.
Le Plan Nord prévoit des investissements de 80 milliards, dont 47 milliards pour le développement énergétique.
Cette question est d'ailleurs importante pour les entreprises, notamment dans le secteur minier, qui souhaitent implanter leurs activités au nord du 49e parallèle, puisqu'il n'existe aucune ligne de transport d'électricité au-delà du complexe La Grande.
Par ailleurs, la multiplication des projets miniers dans le Nord québécois pourrait se traduire par la construction d'un second chemin de fer reliant Schefferville à Sept-Îles, au coût d'environ deux milliards.
Le Soleil rapportait hier que ce nouveau mégaprojet fait l'objet d'un mandat de lobbying accordé à l'homme d'affaires Marcel Aubut par la firme sino-canadienne Century Iron Mines, qui possède des droits sur deux gisements de fer dans le secteur de Schefferville. La construction représenterait un investissement