La crise qui s'abat sur le marché des terres rares, ces composantes essentielles aux nouvelles technologies, ne durera pas selon Christian Hocquard, économiste spécialiste des terres rares.
L’avenir est aux terres rares Photo : Reuters
La crise serait causée par une politique protectionniste du gouvernement chinois, mais au-delà de 2015, cela ne pourra continuer, a-t-il ajouté.
La Chine est le premier producteur mondial de terres rares, avec plus de 95 % de la production. Sa stratégie actuelle est de rapatrier la transformation. Elle veut développer une industrie de plus en plus sophistiquée, développer des produits à haute valeur ajoutée. Elle impose donc des quotas pour limiter l'exportation des terres rares.
«La Chine limite la production de ses terres rares, a expliqué M. Hocquard. Elle a un quota de production à terme et si on résonne simplement, avec sa demande de croissance à terme, en 2015, elle consommera le 30 000 tonnes de quotas d'exportations.»
De son côté, Frédérick Gauthier, directeur développement durable pour Ressources Géo Mega voit l'avenir avec confiance. Le projet Montivel, à Lebel-sur-Quévillon, recèle un intéressant potentiel en néodyme, composante principale des aimants permanents, utilisés dans la fabrication d'éolienne.
«Nous sommes confiants, nous allons vers un marché de niche, a-t-il dit. Nous voulons produire un minerai de qualité, qui sera utilisé pour les énergies renouvelables. Nous voulons aussi l'exploiter de façon responsable au point de vue environnemental et social. On parle d'énergies propres, ça va donner une valeur ajoutée à notre produit.»
Horizon 2015
«Donc si on attend en 2015, il n'y aura plus de terres rares disponibles, il n'y aura plus de plaintes à faire vis-à-vis la Chine, puisqu'elle consommera l'intégralité des terres rares qu'elle produit», a expliqué Christian Hocquard.
L'Abitibi-Témiscamingue, qui recèle un potentiel pour les terres rares, pourrait tirer profit de ces circonstances. «Il est d'autant plus urgent de trouver des gisements hors de Chine», a souligné M. Hocquard
La minière Matamec, de son côté, prévoit exploiter un gisement de terres rares au Témiscamingue d'ici 2015.