Dans le domaine de la construction, l'hypothèque légale est une garantie pour protéger les créanciers, en leur permettant d'être payés à même l'immeuble visé par les travaux.
«Le paiement est en souffrance, mais on est en pourparlers avec les gens d'Orbite pour qu'il y ait une solution de trouvée», confirme un membre de la direction de Gastier qui, pour éviter tout litige personnel avec Orbite, préfère ne pas être nommé. Mais on ne fait pas ça pour rien. Si on a inscrit l'hypothèque légale, ce n'est pas parce que ça va nécessairement bien.»
«Orbite, c'est un beau projet, insiste-t-il. C'est juste dommage que, actuellement, ils rencontrent des problèmes de liquidités temporaires.»
En plus de Gastier, au moins trois autres sous-traitants, dont Les Entreprises Roy & Duguay de Cap-Chat, ont aussi déposé un avis d'hypothèque légale. «On a payé beaucoup de sous-traitants, même si nous, on n'a pas été payés, souligne le porte-parole de Gastier. Mais il y en a encore qui sont exposés.»
Si Orbite ne règle pas ses comptes avec Gastier, la prochaine étape sera l'enregistrement de l'hypothèque légale. «Ça peut conduire jusqu'à exiger la mise en vente de l'immeuble, explique l'homme d'affaires. On aimerait ça qu'ils soient capables de s'organiser pour qu'on ne soit pas obligés de se chicaner. Mais il faut que ça se règle bientôt parce que, pour nous, ce sont des sommes importantes.»
Problèmes niés
Du côté d'Orbite, la direction n'en fait pas la même lecture. «L'hypothèque légale est un mécanisme très courant dans le domaine de la construction, se défend un membre de la direction d'Orbite qui refuse de s'identifier. Rien n'indique, à ce stade-ci, la présence d'un litige. Orbite continue ses activités à son usine de Cap-Chat.» Le porte-parole nie que l'entreprise puisse éprouver des problèmes de liquidités. «Orbite avait, en date du 31 décembre 2012, une encaisse de 40,2 millions $, assure-t-il. Étant donné les nombreux projets qu'elle développe, elle évalue sans cesse les options de financement.»
L'important, pour le maire de Cap-Chat, c'est que les 55 emplois de l'usine ne soient pas menacés. «Avec Gastier, c'est un problème de construction, estime Judes Landry. Il y a peut-être quelque chose qui n'a pas été fait. On ne le sait pas.»
À l'instar de Gastier, l'élu confirme que les travaux de construction sont suspendus. «Il reste certaines choses à faire en dedans, confirme-t-il. Le plus gros est fait.» Du côté d'Orbite, on affirme, au contraire, que les travaux de construction de l'usine, qui auront coûté 85 millions $, sont terminés.
Le titre de la société a chuté de 22 %, le 2 avril, à la Bourse de Toronto, entraînant la suspension des transactions pendant près de quatre heures et demie.
Gastier est une filiale de Louisbourg Construction, qui était dirigée par l'homme d'affaires Tony Accurso. Le chef d'entreprise de Gastier est Robert Abdallah, un ancien directeur général de la Ville de Montréal.