et dans le haut de gamme...
Alors que 40 000 nouvelles salles ont t cres dans le monde entre 2005 et 2015, avec une croissance fulgurante en Chine, «la salle de cinma a un avenir», souligne ce rapport de Jean-Marie Dura, ex-directeur gnral du rseau UGC et de la socit spcialise dans le numrique Ymagis.
Mais, «dans un contexte de profondes mutations» (avnement du numrique, monte en puissance des rseaux sociaux...), «elle doit relever de nombreux dfis», poursuit ce document intitul La salle de cinma de demain, remis la prsidente du Centre national du cinma (CNC) Frdrique Bredin.
Premier changement, les salles de cinma vont connatre un «retour en centre-ville» dans la plupart des pays du monde, avec «des cinmas haut de gamme, trs urbains», selon le rapport.
Avec une identit architecturale forte, oeuvres d'architectes connus ou dtournant d'anciens btiments industriels, ces cinmas offriront de nouveaux services, du dner dans la salle (dj tendance aux tats-Unis) la garderie pour les enfants, en passant par la librairie ou le bar avec vins haut de gamme et produits bio.
Ils seront aussi conus comme des lieux de vie et de rencontres ouverts sur d'autres disciplines (expositions, concerts), avec un public davantage impliqu dans le financement du lieu ou l'animation.
Les multiplexes, eux, devraient continuer avoir toute leur place, mais se diffrencier davantage en se tournant vers le spectaculaire.
Ils le feront avec «plus de technologie», appele offrir de nouvelles sensations aux cts de la 3D (projection laser, son immersif, salles ddies la ralit virtuelle...), des siges plus grands, inclinables et plus espacs, ou une programmation «enrichie de contenus alternatifs attractifs pour les jeunes, comme le e-gaming (tournois de jeux vido) et les sries TV».
«Aller chercher le spectateur»
Alors que les quipements la maison sont de plus en plus sophistiqus, les salles devront aussi investir de manire plus consquente et plus frquente dans les nouvelles technologies.
Grce au numrique qui rend disponible une multitude de contenus, elle pourra proposer davantage de «hors film» (retransmission de concerts, thtre, opra, confrences et cours, sries...) ou de «hors cran» (plateforme de VOD proposant des bonus sur le site internet de la salle).
Hyperconnecte, la salle devra galement «aller chercher le spectateur l o il est», sur internet, les rseaux sociaux et sur son smartphone, notamment les jeunes. Cela obligera les exploitants «dvelopper un vritable savoir-faire en matire de communication digitale», avec une connaissance fine du spectateur.
Les cinmas devront notamment s'appuyer sur «une billetterie en ligne performante», souligne ce rapport, alors que l'achat sur internet n'a reprsent que 6,2% des entres en 2014 en France mais 30% au Royaume-Uni. Il serait plus de 20% aux tats-Unis et plus de 50% en Chine, o la vente de billets de cinma passe beaucoup par les oprateurs de tlphonie ou de commerce en ligne.
Par ailleurs, la monte en puissance du march asiatique - surtout chinois -, o le cinma est surtout vu comme un loisir de masse, pourrait avoir des rpercussions dans le reste du monde, pointe le document.
Parmi les consquences attendues: des blockbusters davantage conus pour plaire au public chinois, une prise de contrle de certains circuits europens, ou un usage plus tourn vers le divertissement que vers la culture.
L'exploitation «est entre dans une phase de consolidation aux niveaux rgional et mondial, qui aboutira la cration de cinq ou six grandes chanes internationales», forant les autres oprateurs «se diffrencier toujours plus», conclut le rapport.