L’hydrogène dans le viseur de la présidente d’Hydro-Québec En pleine rvision du plan stratgique d’Hydro-Qubec dvoil l’an dernier, pandmie oblige, la prsidente de la socit d’tat, Sophie Brochu, a insist sur le potentiel «extraordinaire» de l’hydrogne, en laissant entendre que le dveloppement des technologies pourrait servir de carte de visite auprs des entreprises trangres intresses s’installer ici.
De passage en commission parlementaire Qubec dans le cadre de l’tude de crdits, Mme Brochu, en poste depuis quatre mois, a dit que la rvision du plan ne serait « pas une mise plat », car « il y a beaucoup de choses l-dedans qui vont perdurer peu importe les circonstances ». La sance a port sur une multitude de sujets, des mesures d’aide aux mnages aux efforts d’efficacit nergtique en passant par les discussions avec des clients potentiels.
Annonc en dcembre 2019 au moment o Hydro-Qubec tait dirige par ric Martel, le plan stratgique reposait notamment sur la lutte contre les changements climatiques par l’lectrification des transports, une hausse des exportations, la valorisation des technologies et une analyse des besoins nergtiques long terme. Sur le plan financier, Hydro-Qubec estimait que le bnfice de 2,8 milliards en 2019 se situerait entre 3,3 et 4,2 milliards d’ici 2024. La pandmie aura cependant un impact de « plusieurs centaines de millions » cette anne, a rappel Mme Brochu.
«Les nouveaux barrages»
« Je vous donne une ide de ce qui ne changera pas, et qui risque de s’acclrer : l’hydrogne », a dit la prsidente d’Hydro-Qubec dans la deuxime heure de la sance. « Voil un potentiel extraordinaire. Et l’hydrogne, c’est, quelque part, les nouveaux barrages du Qubec. Parce que a va tre une faon de transformer notre conomie, de faire des investissements. » L’ide de construire de nouveaux barrages n’est pas exclue, a-t-elle prcis. « Mais vous savez, on dit qu’on frappe l’imaginaire, et que peut-on faire avec notre lectricit, et que peut-on construire pour amener un hydrogne vert qui va tre un vecteur dans la nouvelle transition nergtique ? Bien a, c’en est un pan. »
L’hydrogne peut servir de carburant, mais peut aussi tre inject « dans un rseau de gaz naturel pour en faire une portion de gaz naturel compltement renouvelable », a ajout Mme Brochu plus tard. « Et un jour, pas si lointain, on va prendre de l’hydrogne, on va le mixer avec du CO2 et on va en faire un gaz compltement renouvelable. Que va-t-il arriver ? Le Qubec va tre une des premires places sur la Terre dire : “Venez chez nous, vous allez tre 100 % renouvelable, que vous ayez une charge lectrique ou thermique.” a, c’est notre ambition. »
Le plan stratgique de 48 pages dpos en dcembre affirmait que le Qubec avait « tous les atouts » pour appuyer le dveloppement de l’« hydrogne propre, produit par lectrolyse plutt qu’ partir du mthane prsent dans le gaz naturel », ce qui pourrait gnrer des « perspectives intressantes tant au Qubec que sur les marchs externes ». Quelques semaines plus tard, en janvier 2020, certains acteurs du secteur de l’hydrogne au Qubec — dont Air Liquide, Toyota, Harnois nergies — ont fait front commun pour faire la promotion de ce corps gazeux comme potentielle filire de transition nergtique. Les surplus d’lectricit d’Hydro-Qubec pourraient servir produire de l’hydrogne propre, ont avanc les entreprises, en baptisant leur groupe Hydrogne Qubec.
Par ailleurs, selon Sophie Brochu, Hydro-Qubec, dont les ventes ont t touches par la pandmie tant au Qubec que sur les marchs d’exportation, pourrait tre en mesure de raliser un bnfice net se situant « au nord de 2 milliards » en 2020. « videmment, on ne connat pas encore l’effet domino de l’impact de la premire vague, et si oui ou non il y aura une seconde vague. »
Avant la pandmie, la prvision tait d’un bnfice de 2,9 milliards. Or la crise a rduit d’environ 200 millions les ventes au Qubec et de 200 millions l’exportation, a-t-elle indiqu.
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